Forum sur la GRD – Des universitaires sensibilisés sur les menaces naturelles

L’AGERCA, de concert avec la Direction Générale de la Protection Civile (DGPC) et la Croix-Rouge Haïtienne (CRH), a organisé du 9 au 11 novembre dernier, trois journées de formation sur la Gestion des Risques de Désastre (GRD) pour plus d’une centaine d’universitaires venant de la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Cette activité a été supportée par la USAID, Digicel, Miyamoto International et Ti Koze sou Konstriksyon.

Au cours de cette activité, il y a eu des intervenants de marque qui ont rehaussé l’éclat de ces trois jours de formation. Ils ont abordé les thématiques suivantes :

  1. Risque sismique
  2. Risque tsunamique
  3. Risque cyclonique
  4. Gestes qui sauvent

Les étudiants ont exprimé leurs satisfactions suite à ces trois jours de formation car ils ont estimé que les connaissances partagées étaient très nécessaires pour renforcer leurs compétences. Il faut noter qu’un bon nombre de participants sont dans le domaine de la construction, un secteur lié à la GRD.

En matière de formation en Gestion des Risques de Désastre (GRD, l’AGERCA est la référence

Un participant du FORUM

Selon la Directrice Exécutive de l’AGERCA, Mme Fania Joseph, ces étudiants formés sont considérés comme des ambassadeurs de la GRD pour l’AGERCA. Elle les encourage à dupliquer ces connaissances avec leurs proches afin de les sensibiliser sur les risques auxquels nous sommes exposés en Haïti.

En termes de perspective, l’AGERCA de concert avec ses partenaires souhaite planifier une prochaine séance de formation sur d’autres thématiques pour ce même groupe d’étudiant.

L’AGERCA encourage les autres acteurs du Système National de Gestion des Risques de Désastre (SNGRD) à travailler avec les jeunes du secteur universitaire car ils sont des acteurs remplis de motivation. Ils ont manifestement exprimé leurs intérêts à travailler à titre de volontaire dans le cadre de la gestion des risques à un niveau très technique dépendamment de leur domaine d’étude.

Offrons-leur ensemble une opportunité d’appuyer le SNGRD !

Campagne de sensibilisation sur le risque sismique : Mwen sonje, mwen aprann

Plus de 200.000 personnes ont été sensibilisées sur le risque sismique à travers un concours de vidéographie sur les réseaux sociaux notamment sur la page Facebook de l’AGERCA.

La compréhension des concepts de la Gestion des Risques de Désastre (GRD) est un atout pour toute société confrontée à des risques majeurs ; un point commun en termes d’exposition aux risques et de réponse. L’AGERCA comprenant le degré de vulnérabilité de la population par rapport au manque d’information sur les risques majeurs, a mis en place une stratégie de sensibilisation participative avec la communauté dans le but d’atteindre un maximum de personnes à travers différentes activités (formations, articles, vidéos, campagne de sensibilisation, ect…). Ainsi, pour pérenniser le travail, l’AGERCA a organisé un concours de sensibilisation sur le thème « MW SONJE, MW APRANN » dans le but de renforcer la vulgarisation des consignes de sécurité sur la menace du ” tremblement de terre “.

Ce concours a mobilisé la participation d’environ une centaine de jeunes et d’adultes répartis.es sur tout le territoire national. Les participants.es ont démontré une motivation débordante pour prendre part à cette initiative, afin de contribuer à la sensibilisation de leur communauté respective sur le risque sismique auquel tout le pays est exposé.

Godson Séphirin : “ Se pa prim yo ki enterese m, men se eksplike moun yo kòman pou yo pwoteje tèt yo kont tranbleman tè a

Deux méthodes de sélection des gagnants.es ont été sélectionnées : l’une basée sur le vote populaire à travers la page Facebook de l’AGERCA et l’autre sur l’analyse des membres d’un jury prédisposé à ce fait.

Les participants.es ont mobilisé des milliers de personnes sur les réseaux sociaux. À noter que le vote populaire a été basé sur la quantité de personnes touchées par chaque vidéo sur la page Facebook de l’AGERCA. Par conséquent, ces quelques milliers de personnes ont spontanément été sensibilisées sur les consignes de sécurité à respecter avant, pendant et après un tremblement de terre. En termes de résultats, toutes les 65 vidéos sélectionnées pour la deuxième étape ont été postées sur la page Facebook de l’AGERCA. Ces vidéos ont pu toucher plus de 200.000 personnes.

Le concours s’est terminé par des décisions qui ont permis à l’organisation de sélectionner trois (3) gagnants.es pour chacune des deux catégories. Selon les membres du jury, le choix des gagnants.es a été très difficile vu que les vidéos étaient très intéressantes les unes autant que les autres.

Mikson Antoine : “ Sa ki te pi enpòtan nan konkou a, se sansibilize anpil moun sou malè pandye tranbleman tè ki sou do tout peyi a

Gagnantes pour la catégorie – Analyse jury :

Premier prix : Samuella Compère
Deuxième prix :  Stivensia Saintilet
Troisième prix : Béon Alicia Yonise

Gagnants.es pour la catégorie – Vote populaire sur Facebook :

Premier prix : Godson Sephirin
Deuxième prix : Kerline Céus
Troisième prix : Sherly Aubin

Des primes de compensation ont été remises aux gagnants.es du concours et un certificat de participation à tous.tes les 65 participants.es qui ont été sélectionnés.es pour la deuxième phase de triage du concours.

L’AGERCA remercie tous les partenaires qui ont rendu le concours possible, soit en apportant leur soutien à travers des primes, soit en faisant partie des membres du jury, dont la tâche n’a pas été facile. L’organisation en profite pour remercier tous.tes les participants.es qui se sont donnés.es au maximum en rendant l’activité attrayante et réussie. Le travail se poursuivra en réorientant les étapes de l’approche à travers un autre concours sur un autre risque majeur.

Communiqué de presse – Exercice de simulation dans l’Artibonite

L’Unité des Exercices (U-SIMEX) de la direction générale de la Protection civile (DGPC) avec l’appui du Programme des Nations unies pour développement (PNUD), à travers le projet de Renforcement de capacités pour la prévention des risques (CREWS-Haïti), et du Programme alimentaire mondiale (PAM), organise un exercice de simulation dans le but de tester la capacité de réponse des institutions communales et locales face à une situation de tremblement de terre suivi d’un tsunami et évaluer les compétences des services d’urgence dans les communes des Gonaïves, d’Anse-Rouge, de Gros-Morne et Terre-Neuve.

Cet exercice de simulation fonctionnel aura lieu le vendredi 19 mai 2023, et impliquera des équipes de secours, des pompiers, des forces de l’ordre et d’autres services de secours locaux dans les communes mentionnées plus haut.

Le scénario de l’exercice prévoit un tremblement de terre majeur, enregistré au nord de l’île d’Haïti sur la faille Nord Hispaniola, d’une magnitude 8.7 sur l’échelle de Richter. Ce séisme provoquera une alerte rouge de tsunami notamment pour l’île d’Haïti, Turks et Caicos et le Sud-Est de Cuba. Pendant la gestion de l’événement, la situation météorologique risque de se dégrader. À noter que ce scénario reflète la réalité du séisme suivi d’un tsunami du 7 Mai 1842 et celui du 21 Août 2021.

En termes de résultats attendus, les équipes de secours doivent démontrer leurs capacités à travailler ensemble pour évaluer les dégâts, rechercher des survivants et fournir une assistance médicale d’urgence aux personnes affectées.

Cet exercice de simulation est une occasion pour la DGPC de tester ses plans d’urgence et ses procédures en cas de catastrophe naturelle, en collaboration avec les services de secours locaux. Il permettra également d’identifier les forces et les faiblesses de la réponse de la protection civile et d’améliorer les plans et les procédures pour mieux préparer la population à faire face à de tels événements.

Nous encourageons la population à prendre connaissance de cet exercice de simulation afin de se préparer davantage face au risque sismique et tsunami. Nous rappelons l’importance de disposer d’un kit d’urgence, de connaître les plans d’évacuation et de suivre les instructions des autorités en cas de catastrophe naturelle.

La DGPC remercie ses différents partenaires et les autorités communales et locales tout en invitant tout un chacun à travailler ensemble pour assurer la sûreté et la sécurité de tout le monde en cas de tremblement de terre et de tsunami.

Contact :
Madame Berla Severin
Unité de communication de la protection civile Haiti
Telephone : +5093921 2020
Courriel :
berla.severin@protectioncivile.gouv.ht

Source Protection civile : cliquez-ici

Bulletin sismique pour la période allant du 1er au 31 Mars 2023

Selon les observations faites à partir des réseaux locaux (Ayiti-seismes et UTS) et régionaux (Cuba, Jamaïque et République Dominicaine), l’activité sismique en Haïti pour la période allant du 1er au 31 mars 2023 est marquée par la survenue de 62 séismes de magnitudes comprises entre 1,4 et 3,9. Par rapport au mois de février durant lequel 110 séismes ont été observés, le mois de mars a donc enregistré 48 séismes en moins, soit une diminution de 43,6 %.

Parmi les séismes notés, 85,5%, soit 53 ont une magnitude inférieure ou égale à 3 et 58%, soit 36, ont une profondeur inférieure ou égale à 10 km. Les séismes survenus en mer sont au nombre de 34, soit 54,84%, ce qui laisse supposer un risque de tsunami si les conditions avaient été réunies (faille en mer, magnitude minimum de 6,5, profondeur maximum de 50 km).

Du 14 août 2021 au 31 mars 2023 (19 mois 17 jours), les Nippes ont enregistré durant cette période 1132 séismes, la Grand’Anse en a connu 1163 et le Sud 401, soit un total de 2696 séismes. Il faut toutefois noter que parmi les 18 séismes enregistrés dans la Grand’Anse, pendant le mois de mars, 17 sont survenus en mer avec leurs épicentres localisés au nord de Jérémie, le long de la zone de la faille Nord – Grand’Anse – Nippes.

Les Nippes, la Grand’Anse et le Sud ont enregistré au cours du mois de mars, 43 séismes sur les 62 notés, soit 69,3 %, alors que le nombre était de 54 en février (79,8 %). On a donc assisté à une légère diminution des séismes survenus en mars dans les Nippes et le Sud alors que dans la Grand’Anse, la diminution est assez significative, le département des Nippes reste néanmoins le plus secoué du territoire.

Téléchargez le rapport ici

Sismologie citoyenne en Haïti : Tout ce que vous devez savoir

Sur ces 50 dernières années, les séismes ont coûté 800 milliards de dollars — l’essentiel dans les pays développés — et 1.3 millions de vies humaines — l’essentiel dans les pays en développement. Face à ces chiffres, qui ne montrent pas de signe d’inflexion, la conscientisation face au risque continue d’appliquer l’approche classique où les connaissances détenues par les scientifiques sont traduites « vers le bas » pour le public et les décideurs. Une approche inverse, « ascendante », où les citoyens collectent et partagent des informations sur les séismes, pourrait-elle être un modèle alternatif ? Notre hypothèse de travail est qu’un mode de diffusion de la connaissance qui place le citoyen ou les communautés au coeur du dispositif de production et d’utilisation de l’information scientifique, peut améliorer la sensibilisation de la population et promouvoir des initiatives de protection. Le projet OSMOSE teste cette hypothèse par une expérience de sismologie participative interdisciplinaire en Haïti, pays qui fut le théâtre d’une catastrophe sismique majeure le 12 janvier 2010.

Ainsi, nous cherchons à développer et à tester des stratégies pour pérenniser un réseau sismique multi-acteurs en Haïti, en relation avec les leçons apprises des lots de travaux sur l’Amélioration et renforcement de ce réseau sismique citoyen, la socioanthropologie du risque sismique, la co-construction d’un système d’information citoyen efficace.

Les objectifs spécifiques sont :

  1. de convertir les hôtes des stations RS en ambassadeurs citoyens des tremblements de terre ;
  2. de s’assurer que la compatibilité linguistique est au coeur de toutes les activités de communication d’OSMOSE ;
  3. d’établir un dialogue avec les parties prenantes institutionnelles nationales ;
  4. d’insérer des activités sur le risque sismique dans les programmes éducatifs.

Quelques résultats à date :

  1. Un excellent complément scientifique à un réseau sismologique conventionnel ;
  2. Chez les citoyens, une forte demande d’information sur les séismes ;
  3. Les hébergeurs sont fiers de participer à une expérience scientifique ;
  4. Les hébergeurs sont motivés à contribuer à leur pays comme «sismo-citoyens».

Nous cherchons maintenant à :

  1. Augmenter le nombre de sismomètres hébergés par des citoyens, écoles, secteur privé ou ins􀀐tu􀀐ons nationales ;
  2. Engager le secteur de l’éducation ;
  3. Mieux connaitre les besoins de chacun en termes d’information sur les séismes ;
  4. Transférer le système ayiti-séisme vers les partenaires haïtiens.

Cette journée d’échange sera animée par des présentations magistrales, des affiches et flyers. L’objectif est d’échanger sur les problèmes, solutions, ou questions face à la surveillance sismique du territoire haïtien, pour une meilleure maitrise des risques associées.

Atelier de travail « Durabilité de la sismologie citoyenne »
30 mars 2023 – hôtel Villa Thérèse, Pétionville, Haïti
Session hybride : URGéo – Visioconférence
Le lien Zoom : Cliquez ici

09.00 – 09.10 : Accueil des invités et ouverture de la journée (Dominique Boisson : Prof UEH et coordonnateur URGéo)
09.15 – 09.35 : Brève présentation du projet OSMOSE (S. Symithe, Faculté des Sciences et URGéo, E. Calais, Professeur ENS Paris)
09.40 – 10.00 : Géologie et risque sismique (Bureau des Mines et de l’Energie)
10.05 – 10.25 : Amélioration de la connaissance et la réduction du risque sismique en Haïti (PNUD)
10.30 – 10.50 : Apport de la sismologie citoyenne dans la prise des décisions (Direction Générale de la Protection Civile)
10.55 – 11.20 : Pause-café – visite des KAKEMONO OSMOSE et URGéo
11.20 – 11.40 : Nouvelle stratégie pour la gestion des risques (AGERCA)
11.45 – 12.05 : Activité générale sur les aléas telluriques (Ambassade de Suisse)
12.10 – 12.30 : Retour d’expérience en matière de sismologie à l’école (Collège Catts Pressoir)
12.35 – 12.55 : Communication et éducation face à la menace sismique (GeoHazards International)
13.00 – 14.00 : Débats
14.00 – 15.00 : Fin de l’atelier et Repas

Voir aussi : https://ayiti.unice.fr/ayiti-seismes  et https://ayiti.unice.fr/osmose/

 

Bulletin sismique pour la période allant du 1er au 28 Février 2023

Selon les observations faites à partir des réseaux locaux (Ayiti-seismes et UTS) et régionaux (Cuba, Jamaïque et République Dominicaine), l’activité sismique en Haïti pour la période allant du 1er au 28 février 2023 est marquée par la survenue de 110 séismes de magnitudes comprises entre 0,7 et 5,5. Par rapport au mois de janvier durant lequel 129 séismes ont été observés, le mois de janvier a donc enregistré 19 séismes en moins, soit une diminution de 14,7 %.

Parmi les séismes notés, deux secousses légères et modérées de magnitudes 5,5 et 4,8 se sont produites les 16 et 21 février en mer à l’ouest de Môle Saint-Nicolas et au sud de Belle Anse (cercles rouges). Sur les 110 séismes enregistrés, 97, soit 88,1 % ont une magnitude inférieure ou égale à 3 et 59, soit 53,64%, ont une profondeur inférieure ou égale à 10 km. Le nombre de séismes survenus en mer est de 48, soit 43,64%, avec 14 le long de la faille Nord- Grand’Anse-Nippes, ce qui laisse supposer un risque de tsunami si les conditions avaient été réunies, (faille en mer, magnitude minimum de 6,5, profondeur maximum de 50 km).

Figgure 1. Carte des épicentres des séismes (en jaune) enregistrés au cours du mois de février 2023 montrant la répartition de quelques failles (en rouge) sur tout le territoire

En ce qui a trait aux trois (3) départements les plus touchés par le séisme du 14 août 2021 (Nippes, Grand’Anse et Sud) dont l’épicentre a été localisé dans les Nippes, les activités sismiques dues en grande partie aux répliques et aux nouveaux déclenchements qui s’en sont suivis, ont ainsi évolué du 14 août 2021 au 28 février 2023.

Du 14 août 2021 au 28 février 2023 (18 mois 17 jours), les Nippes ont enregistré durant cette période 1113 séismes, la Grand’Anse en a connu 1145 et le Sud 395, soit un total de 2653 séismes. Il faut toutefois noter que parmi les 24 séismes enregistrés dans la Grand’Anse, pendant le mois de février, soit 21,8 %. Il y en a qui ont leurs épicentres localisés en mer au nord de Jérémie, le long de la zone de la faille Nord – Grand’Anse – Nippes.

Les Nippes, la Grand’Anse et le Sud ont enregistré au cours du mois de février, 54 séismes sur les 110 notés, soit 49 %, alors que le nombre était de 103 sur 129 en janvier (79,8 %). On a assisté à une augmentation des séismes survenus en février dans les Nippes et le Sud, alors que le nombre a largement diminué dans la Grand’Anse. Ce département reste néanmoins le plus secoué du territoire en février.

AGERCA – Lancement du concours de sensibilisation sur le risque sismique

En rappel du tremblement de terre du 12 janvier 2010, l’Alliance pour la Gestion des Risques et la Continuité des Activités (AGERCA) met en évidence les points clés pour mieux identifier les différents gestes qui sauvent et les comportements à adopter en cas de survenance d’un aléa ayant les mêmes caractéristiques. Un grand nombre d’Haïtien se souvient de cette date tragique qui a laissé des traces indélébiles dans notre mémoire.

En commémoration de cette date, l’AGERCA lance un concours de sensibilisation sur le risque sismique à travers les réseaux sociaux. Ce dernier dont le thème est ” mwen sonje, mwen aprann ”  s’étend sur la période allant du 12 janvier au 21 Mars 2023. A travers cette activité, l’AGERCA vise à renforcer la vulgarisation des mesures de précaution à adopter avant, pendant et après l’arrivée d’un éventuel séisme. Ce concours s’inscrit dans une stratégie de diversification de la sensibilisation de la population haïtienne au risque sismique.

Tirons ensemble les leçons de cet événement et les mettre en œuvre est plus que prioritaire

Pour participer au concours, il faut enregistrer et envoyer une vidéo d’une durée n’excédant pas deux (2) minutes avec l’idée de vulgariser des messages afin de mieux aider à la préparation des citoyens en matière de risque sismique. Les vidéos doivent être en format MP4 et envoyées à l’email de l’AGERCA – communication@agerca.ht  ou par WhatsApp au numéro suivant (+509) 3116-1717 en incluant le nom et prénom du participant. Les 5 gagnants seront sélectionnés sur la base des vidéos les plus populaires ou virales, c’est-à-dire avec le plus de “partage”, de “j’aime” et de “commentaire”.

1 541 tremblements de terre enregistrés en Haïti pour l’année 2022, selon le BME

Comme il est de coutume, depuis quelques années, l’Unité Technique de Sismologie (UTS) du Bureau des Mines et de l’Energie (BME), en plus des bulletins sismiques mensuels préparés et publiés, se fait le plaisir de vous présenter, cette année encore, le bilan des activités sismiques observées en Haïti durant l’année 2022 au cours des mois allant de janvier à décembre. Les informations qui y figurent, évidemment traitées et analysées, sont collectées à partir des réseaux locaux (Ayiti-séismes et UTS) et régionaux (Cuba, Jamaïque et République Dominicaine). Ce bilan se présente comme suit :

Quantité et magnitude des séismes enregistrés

Mille quatre cent cinquante et un (1451) séismes de magnitude comprise entre 0,7 et 5,5 ont été enregistrés. La plus grande magnitude notée pour l’année 2022 a été de 5,5 survenue à 8h16’22’’ le 23 janvier près de la ville d’Anse-à-Veau dans le département des Nippes.

Répartition géographique des séismes enregistrés

Les séismes enregistrés au cours de l’année se répartissent à travers les dix (10) départements géographiques du pays et montrent encore une inégale activité sismique dans chaque département. La Grand‘Anse, les Nippes et le Sud se retrouvent en tête de liste en raison des conséquences du séisme de magnitude 7,2 survenu le 14 août 2021 dans le département des Nippes. Ces départements sont suivis de ceux de l’Ouest, du Nord-Ouest, du Sud-Est et du Nord’Est. Les départements où les activités sismiques ont été les moins intenses au cours de l’année sont le Nord, l’Artibonite et le Centre. Il n’en a pas toujours été ainsi car en 2020 le classement par département par ordre décroissant se présentait de la façon suivante : Nord-Ouest, Sud-Est, Ouest, Nord, Nippes, Artibonite, Sud, Centre, Nord-Est et la Grand’Anse qui occupait la dernière position dans le classement.

Courbes évolutives des séismes enregistrés

Les courbes évolutives des séismes enregistrés dans les trois (3) départements les plus touchés par le séisme du 14 août 2021 dans les Nippes sont indiquées pour l’année. L’analyse de ces courbes dénotent combien un séisme majeur survenu dans une région peut entraîner un certain nombre de répliques autour de son épicentre, mais également des conséquences imprévisibles allant à l’activation de certaines failles non actives situées dans sa périphérie. Il peut également augmenter localement, pendant un certain temps, l’activité sismique de la région au détriment des autres départements. Au cours de l’année, les stations sismiques ont enregistré pour les trois départements mille cent quatre-vingt-quinze (1195) séismes de magnitude inférieure ou égale à 5,5, soit 82,4 % des 1451 séismes.

Il est à remarquer que le département de la Grand’Anse a connu une intense activité sismique durant toute l’année 2022 avec 633 séismes sur 1195, soit 53 % de ces séismes. La plupart des épicentres sont localisés en mer, au Nord de Jérémie, autour de la faille Nord-Grand’Anse-Nippes cartographiée par le PNUD en 2017. Rappelons que la ville de Jérémie est située à environ 70 km à l’ouest de l’épicentre du séisme du 14 août et que les secousses de la Grand’Anse s’apparentent à une réactivation de la faille Nord-Grand’Anse-Nippes. Les séismes en mer autour de cette faille représentent environ 89,7 % (568) de l’ensemble des séismes enregistrés pour l’année dans la Grand’Anse (633).

Bulletin sismique pour la période allant du 1er au 31 Juillet 2022

Selon les observations faites à partir des réseaux locaux (Ayiti-seismes et UTS) et régionaux (Cuba, Jamaïque et République Dominicaine), l’activité sismique en Haïti pour la période allant du 1er au 31 juillet 2022 est marquée par la survenue de 138 séismes de magnitudes comprises entre 1,3 et 5,2 (voir figure 1 ci-dessous). Par rapport au mois de juin 2022 durant lequel 113 séismes ont été observés, le mois de juillet a donc enregistré 25 séismes de plus, soit une augmentation de 22,12% environ.

Parmi les séismes notés, un seul, de magnitude 5,2 a été ressenti par la population. L’épicentre de ce dernier est localisé en mer, au Nord de Fort-Liberté dans le département du Nord-Est, au droit de la frontière haitiano-dominicaine. Il est à noter que 89,9% des séismes enregistrés, soit 124, ont une magnitude inférieure ou égale à 3 (Figure 1a) et 60,1%, soit 83, ont une profondeur inférieure ou égale à 10 km (Figure 1b). De plus, 60 séismes, soit 43,5%, sont survenus en mer; ce qui laisse supposer un risque de tsunami si toutes les conditions avaient été réunies (magnitude minimum de 6,5 et profondeur maximum de 50 km, faille en mer, etc.).

Figure 1. Cartes des épicentres des séismes enregistrés au cours du mois de juillet 2022. a) Le diamètre est proportionnel à la magnitude; b) La taille des cercles fournit une indication de la profondeur de ces séismes. Les traits rouges correspondent au tracé de failles majeures connues. FNH = Faille Nord Hispaniola; FS = Faille septentrionale; FEPG = Faille Enriquillo Plantain Garden; FM = Faille des Matheux.

Tel qu’indiqué dans la figure 2 ci-dessous, 84% de ces séismes, soit 116 ont été localisés dans les 3 départements affectés par le séisme du 14 août 2021, avec 15 dans le Sud, 34 dans les Nippes et 67 dans la Grand’Anse. Durant le mois de juillet 2022, le département de la Grand’Anse a donc été le plus secoué.

Figure 2. Courbes évolutives des séismes enregistrés dans les Nippes, la Grand’Anse et le Sud du 14 août 2021 au 31 juillet 2022.

Du 14 août 2021 au 31 juillet 2022 (11 mois 16 jours), les trois départements les plus touchés par le séisme du 14 août 2021, continuent donc de subir les conséquences de ce séisme majeur (Figure 2). En effet, les Nippes ont enregistré durant cette période 1116 séismes, la Grand’Anse en a connu 930 et le Sud 359, soit un total de 2305 séismes. Il faut toutefois noter qu’un fort pourcentage des séismes enregistrés dans la Grand’Anse ont leur épicentre localisé en mer au nord de Jérémie, le long de la zone de faille Nord – Grand’Anse – Nippes (Figure 1).

Bulletin sismique pour la période allant du 1er au 30 Juin 2022

Selon les observations faites à partir des réseaux locaux (Ayiti-seismes et UTS) et régionaux (Cuba, Jamaïque et République Dominicaine), l’activité sismique en Haïti pour la période allant du 1er au 30 juin 2022 est marquée par la survenue de 113 séismes de magnitudes comprises entre 1.2 et 4.2 (voir figure 1 ci-dessous). Par rapport au mois de mai 2022 durant lequel 117 séismes ont été observés, l’activité sismique du mois de juin s’est révélée plus ou moins stable avec une légère diminution de 3.54%.

Parmi les séismes notés, un seul, de magnitude 2.95, a été ressenti par la population. L’épicentre de ce dernier est localisé à Kenskoff dans le département de l’Ouest. Il est à noter que 96.46% des séismes, soit 109, ont une magnitude inférieure ou égale à 3 (Figure 1a) et 61.95%, soit 70, ont une profondeur inférieure ou égale à 10 km (Figure 1b). De plus, 51.33% des séismes, soit 58, sont survenus en mer; ce qui laisse supposer un risque de tsunami si toutes les conditions avaient été réunies (magnitude minimum de 6.5 et profondeur maximum de 50 km, faille en mer, etc.).

Figure 1. Cartes des épicentres des séismes enregistrés au cours du mois de juin 2022. a) Le diamètre est proportionnel à la magnitude; b) La taille des cercles fournit une indication de la profondeur de ces séismes. Les traits rouges correspondent au tracé de failles majeures connues. FNH = Faille Nord Hispaniola; FS = Faille septentrionale; FEPG = Faille Enriquillo Plantain Garden; FM = Faille des Matheux.

Tel qu’indiqué dans la figure 2 ci-dessous, 90.3% de ces séismes, soit 102, ont été localisés dans les 3 départements affectés par le séisme du 14 août 2021, avec 22 dans le Sud, 28 dans les Nippes et 52 dans la Grand’Anse. Durant le mois de juin 2022, le département de la Grand’Anse a donc été le plus secoué.

Figure 2. Courbes évolutives des séismes enregistrés dans les Nippes, la Grand’Anse et le Sud du 14 août 2021 au 30 juin 2022.

Du 14 août 2021 au 30 juin 2022 (10 mois 16 jours), les trois départements les plus touchés par le séisme du 14 août 2021, continuent donc de subir les conséquences de ce séisme majeur (Figure 2). En effet, les Nippes ont enregistré durant cette période 982 séismes, la Grand’Anse en a connu 863 et le Sud 344, soit un total de 2189 séismes. Il faut toutefois noter qu’un fort pourcentage des séismes enregistrés dans la Grand’Anse ont leur épicentre localisé en mer au nord de Jérémie, le long de la zone de faille Nord – Grand’Anse – Nippes (Figure 1).