Bulletin sismique pour la période allant du 1er au 28 Février 2023

Selon les observations faites à partir des réseaux locaux (Ayiti-seismes et UTS) et régionaux (Cuba, Jamaïque et République Dominicaine), l’activité sismique en Haïti pour la période allant du 1er au 28 février 2023 est marquée par la survenue de 110 séismes de magnitudes comprises entre 0,7 et 5,5. Par rapport au mois de janvier durant lequel 129 séismes ont été observés, le mois de janvier a donc enregistré 19 séismes en moins, soit une diminution de 14,7 %.

Parmi les séismes notés, deux secousses légères et modérées de magnitudes 5,5 et 4,8 se sont produites les 16 et 21 février en mer à l’ouest de Môle Saint-Nicolas et au sud de Belle Anse (cercles rouges). Sur les 110 séismes enregistrés, 97, soit 88,1 % ont une magnitude inférieure ou égale à 3 et 59, soit 53,64%, ont une profondeur inférieure ou égale à 10 km. Le nombre de séismes survenus en mer est de 48, soit 43,64%, avec 14 le long de la faille Nord- Grand’Anse-Nippes, ce qui laisse supposer un risque de tsunami si les conditions avaient été réunies, (faille en mer, magnitude minimum de 6,5, profondeur maximum de 50 km).

Figgure 1. Carte des épicentres des séismes (en jaune) enregistrés au cours du mois de février 2023 montrant la répartition de quelques failles (en rouge) sur tout le territoire

En ce qui a trait aux trois (3) départements les plus touchés par le séisme du 14 août 2021 (Nippes, Grand’Anse et Sud) dont l’épicentre a été localisé dans les Nippes, les activités sismiques dues en grande partie aux répliques et aux nouveaux déclenchements qui s’en sont suivis, ont ainsi évolué du 14 août 2021 au 28 février 2023.

Du 14 août 2021 au 28 février 2023 (18 mois 17 jours), les Nippes ont enregistré durant cette période 1113 séismes, la Grand’Anse en a connu 1145 et le Sud 395, soit un total de 2653 séismes. Il faut toutefois noter que parmi les 24 séismes enregistrés dans la Grand’Anse, pendant le mois de février, soit 21,8 %. Il y en a qui ont leurs épicentres localisés en mer au nord de Jérémie, le long de la zone de la faille Nord – Grand’Anse – Nippes.

Les Nippes, la Grand’Anse et le Sud ont enregistré au cours du mois de février, 54 séismes sur les 110 notés, soit 49 %, alors que le nombre était de 103 sur 129 en janvier (79,8 %). On a assisté à une augmentation des séismes survenus en février dans les Nippes et le Sud, alors que le nombre a largement diminué dans la Grand’Anse. Ce département reste néanmoins le plus secoué du territoire en février.

AGERCA – L’insécurité une barrière contre le développement durable d’Haïti

La situation environnementale et socio-politique d’Haïti exacerbe la compromission de certaines activités et de démarches de développement durable. La position géographique du pays l’expose à certains aléas naturels parfois néfastes pour la population. Cependant, depuis plus de 10 ans, les aléas anthropiques contribuent à la détérioration de la société du pays en mettant la population dans une situation psychologiquement instable, tout en affaiblissant les organes d’évolution dont le pays est fortement dépendant pour son développement durable. Le risque est cet état instable et le déplacement massif de la population qui ne parvient pas à adopter un comportement pouvant faire face à cette montée de l’insécurité considérée comme un aléa capable de détruire non seulement les couvertures de protection mais aussi l’affaiblissement de tous les secteurs du pays.

L’insécurité est devenue une préoccupation pour toute personne vivant en Haïti. Durant les 12 derniers mois, plusieurs milliers de familles ont été victimes d’un acte dérivé de l’insécurité.  Le secteur privé est l’une des principales victimes de cette instabilité et se retrouve dans une situation où ses activités régulières représentent un obstacle dans l’organisation des priorités et aussi dans l’accès de la population au maintien de la progression de notre structure collective dont la précarité est à son apogée.

Chômage, migration, instabilité, mauvaise gouvernance et corruption tuent toute amélioration au niveau de la vie nationale. En conséquence de ces événements, plus de 4,5 millions d’habitants sont en situation d’insécurité alimentaire au cours de ces deux dernières années. Les écoles ne fonctionnent que selon la tendance socio-politique et sécuritaire de leurs communautés. De jours en jours, le nombre de parents décidant de garder leurs enfants à la maison pour éviter d’être victimes des groupes armés augmentent, cette situation est la cause d’un important pourcentage d’enfants abandonnant temporairement l’école jusqu’à ce qu’un plan de sécurité établi soit mis en place au niveau national. Sur toute l’étendue du territoire haïtien, la sérénité n’est plus de mise puisque la quasi-totalité des espaces les plus fréquentés par la population ne sont pas sûrs ni accessibles à la circulation.  Au niveau du secteur privé, mis à part ceux qui ont fermé leurs portes de manière définitive, les entreprises commerciales et autres services encore fonctionnels travaillent avec des horaires considérablement réduits. Depuis plus de 2 ans cette situation cause une augmentation drastique du taux de chômage dans tout le pays.

L’Alliance pour la Gestion des Risques et la Continuité des Activités (AGERCA) s’appuie fortement sur ces faits pour soutenir les populations en détresse en appelant au calme, tout en dénonçant ces actes inhumains. En ce sens, l’AGERCA lance une campagne de sensibilisation et de vulgarisation sur l’insécurité.

A noter que la république est déjà fragilisée par les catastrophes naturelles survenues ces 5 dernières années. Nous rappelons également que nous sommes très vulnérables et exposés aux différents risques de catastrophes. De ce fait, unissons-nous et travaillons ensemble pour une Haïti résiliente. L’AGERCA renouvelle son engagement d’appui aux côtés de la population, en travaillant pour soutenir la réorganisation d’une société en émergence.

« Rejoignions-nous tous ensemble pour mieux nous préparer »

Crédit photo : PHOTO ODELYN JOSEPH, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

AGERCA – Lancement du concours de sensibilisation sur le risque sismique

En rappel du tremblement de terre du 12 janvier 2010, l’Alliance pour la Gestion des Risques et la Continuité des Activités (AGERCA) met en évidence les points clés pour mieux identifier les différents gestes qui sauvent et les comportements à adopter en cas de survenance d’un aléa ayant les mêmes caractéristiques. Un grand nombre d’Haïtien se souvient de cette date tragique qui a laissé des traces indélébiles dans notre mémoire.

En commémoration de cette date, l’AGERCA lance un concours de sensibilisation sur le risque sismique à travers les réseaux sociaux. Ce dernier dont le thème est ” mwen sonje, mwen aprann ”  s’étend sur la période allant du 12 janvier au 21 Mars 2023. A travers cette activité, l’AGERCA vise à renforcer la vulgarisation des mesures de précaution à adopter avant, pendant et après l’arrivée d’un éventuel séisme. Ce concours s’inscrit dans une stratégie de diversification de la sensibilisation de la population haïtienne au risque sismique.

Tirons ensemble les leçons de cet événement et les mettre en œuvre est plus que prioritaire

Pour participer au concours, il faut enregistrer et envoyer une vidéo d’une durée n’excédant pas deux (2) minutes avec l’idée de vulgariser des messages afin de mieux aider à la préparation des citoyens en matière de risque sismique. Les vidéos doivent être en format MP4 et envoyées à l’email de l’AGERCA – communication@agerca.ht  ou par WhatsApp au numéro suivant (+509) 3116-1717 en incluant le nom et prénom du participant. Les 5 gagnants seront sélectionnés sur la base des vidéos les plus populaires ou virales, c’est-à-dire avec le plus de “partage”, de “j’aime” et de “commentaire”.

1 541 tremblements de terre enregistrés en Haïti pour l’année 2022, selon le BME

Comme il est de coutume, depuis quelques années, l’Unité Technique de Sismologie (UTS) du Bureau des Mines et de l’Energie (BME), en plus des bulletins sismiques mensuels préparés et publiés, se fait le plaisir de vous présenter, cette année encore, le bilan des activités sismiques observées en Haïti durant l’année 2022 au cours des mois allant de janvier à décembre. Les informations qui y figurent, évidemment traitées et analysées, sont collectées à partir des réseaux locaux (Ayiti-séismes et UTS) et régionaux (Cuba, Jamaïque et République Dominicaine). Ce bilan se présente comme suit :

Quantité et magnitude des séismes enregistrés

Mille quatre cent cinquante et un (1451) séismes de magnitude comprise entre 0,7 et 5,5 ont été enregistrés. La plus grande magnitude notée pour l’année 2022 a été de 5,5 survenue à 8h16’22’’ le 23 janvier près de la ville d’Anse-à-Veau dans le département des Nippes.

Répartition géographique des séismes enregistrés

Les séismes enregistrés au cours de l’année se répartissent à travers les dix (10) départements géographiques du pays et montrent encore une inégale activité sismique dans chaque département. La Grand‘Anse, les Nippes et le Sud se retrouvent en tête de liste en raison des conséquences du séisme de magnitude 7,2 survenu le 14 août 2021 dans le département des Nippes. Ces départements sont suivis de ceux de l’Ouest, du Nord-Ouest, du Sud-Est et du Nord’Est. Les départements où les activités sismiques ont été les moins intenses au cours de l’année sont le Nord, l’Artibonite et le Centre. Il n’en a pas toujours été ainsi car en 2020 le classement par département par ordre décroissant se présentait de la façon suivante : Nord-Ouest, Sud-Est, Ouest, Nord, Nippes, Artibonite, Sud, Centre, Nord-Est et la Grand’Anse qui occupait la dernière position dans le classement.

Courbes évolutives des séismes enregistrés

Les courbes évolutives des séismes enregistrés dans les trois (3) départements les plus touchés par le séisme du 14 août 2021 dans les Nippes sont indiquées pour l’année. L’analyse de ces courbes dénotent combien un séisme majeur survenu dans une région peut entraîner un certain nombre de répliques autour de son épicentre, mais également des conséquences imprévisibles allant à l’activation de certaines failles non actives situées dans sa périphérie. Il peut également augmenter localement, pendant un certain temps, l’activité sismique de la région au détriment des autres départements. Au cours de l’année, les stations sismiques ont enregistré pour les trois départements mille cent quatre-vingt-quinze (1195) séismes de magnitude inférieure ou égale à 5,5, soit 82,4 % des 1451 séismes.

Il est à remarquer que le département de la Grand’Anse a connu une intense activité sismique durant toute l’année 2022 avec 633 séismes sur 1195, soit 53 % de ces séismes. La plupart des épicentres sont localisés en mer, au Nord de Jérémie, autour de la faille Nord-Grand’Anse-Nippes cartographiée par le PNUD en 2017. Rappelons que la ville de Jérémie est située à environ 70 km à l’ouest de l’épicentre du séisme du 14 août et que les secousses de la Grand’Anse s’apparentent à une réactivation de la faille Nord-Grand’Anse-Nippes. Les séismes en mer autour de cette faille représentent environ 89,7 % (568) de l’ensemble des séismes enregistrés pour l’année dans la Grand’Anse (633).

Aujourd’hui, l’insécurité alimentaire touche près de 4,7 millions de personnes en Haïti

Les besoins alimentaires en Haïti sont de plus en plus précaires. La situation socio-politique du pays entraine un niveau d’insécurité incontrôlable qui affecte principalement les voies de communication routière ne permettant pas l’obtention de certaines denrées au niveau des marchés. Au niveau des récoltes, les agriculteurs ne possédant pas un système de conservation, se trouvent dans l’obligation d’observer leurs récoltes avariées dans les jardins. Cela provoque une baisse excessive au niveau de la production nationale haïtienne.

L’insécurité alimentaire continue de s’aggraver en Haïti. Selon le dernier rapport de la Coordination Nationale de la Sécurité Alimentaire (CNSA), il y a environ 4,7 millions de personnes qui se trouvent dans une situation d’insécurité alimentaire. Ce qui représente près de la moitié de la population haïtienne qui est estimée à plus de 12 millions d’habitants selon les dernières estimations de l’Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique (IHSI). Parmi les personnes affectées, 19.000 se trouvent dans une situation de catastrophe, considéré comme la dernière phase (Phase 5) du cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire.

On peut citer notamment quelques causes de l’aggravation de cette situation :

  • Violence des gangs armés
  • Infrastructures routières très limitées
  • Faible production agricole
  • Choc économique
  • Séisme du 14 août 2021 dans le Sud du pays

La CNSA classifie par zone de priorité les villes touchées par l’insécurité alimentaire dans le but d’orienter les acteurs humanitaires vers les cas les plus urgents.

Zones de priorité 1 – Il s’agit de zones classées en situation d’urgence ayant plus de 50% de la population en phase 3 ou plus selon le cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire. Quelques villes concernées: Haut-Plateau ; Cité-Soleil ; Grand-Anse (rural) ; Anse à Veau ; Miragoâne ; Petite Rivière des Nippes ; Arnaud ; Petit Trou des Nippes ; Ennery ; Gros-Morne ; Marmelade ; Saint-Michel de l’Attalaye ; La Tortue ; Anse-à-Foleur ; Chansolme ; Port-de-Paix ; Saint-Louis du Nord ; La Gonave ; Arniquet, Chardonnières, Coteaux, Ile à Vache, Les Anglais, Port à Piment, Port Salut, Roche à Bateau, Saint-Jean du Sud, Tiburon …

Zones de priorité 2 – Il s’agit de zones classées en situation d’urgence ayant moins de 50% de la population en phase 3 ou plus. Les zones concernées sont les quartiers les plus démunis de Port-au-Prince et de Croix-des-Bouquets ; Belle-Anse ; Grand-Gosier, Thiotte …

Les ménages de ces zones ont subi une perte extrême des avoirs relatifs aux moyens de subsistance notamment au niveau de la consommation alimentaire à court terme, ce qui augmente le taux de malnutrition aiguë. En termes de support, moins de 700,000 personnes représentant 7% de la population analysée ont pu bénéficier d’une assistance alimentaire d’urgence sous forme de ration ou de transfert monétaire.

La CNSA recommande donc trois phases d’action :

  1. Interventions d’urgence pour toucher les ménages dans les zones classées en phase 4 de l’IPC ainsi que ceux en situation de catastrophe (phase 5) ;
  2. Appui aux moyens d’existence pour accompagner les populations affectées afin de reconstruire et de développer leurs moyens d’existence en leur offrant des intrants agricoles et des crédits ;
  3. Articulation entre l’urgence et le développement dans le but d’avoir des effets plus durables lors des interventions humanitaires pendant cette situation de crise.

En somme, ces 4,7 Millions de personnes ont un grand besoin d’assistance humanitaire. Toutes les couches sociales de la population Haïtienne peuvent apporter leur contribution notamment le secteur privé des affaires et la société civile. En ce sens, l’AGERCA encourage la coordination avec les partenaires nationaux dans l’objectif de faire des interventions et continuer à supporter au fur et à mesure ces personnes affectées tout en mettant en évidence les impacts à long terme.

Téléchargez le rapport complet ici

Fin de la saison cyclonique 2022 dans la région – Quel bilan pour Haïti ?

La saison cyclonique 2022 pour les Caraïbes, l’Atlantique et le Golfe du Mexique, qui a débuté le 1er juin, a officiellement pris fin le 30 novembre dernier. Elle a été officiellement clôturée en Haïti par la Direction Générale de la Protection Civile (DGPC) qui coordonne le Système National de Gestion des Risques de Désastre (SNGRD).

Généralement, l’impact des saisons cycloniques engendrent des sinistrés à la suite des pertes en vie humaine et en biens matériels vu la vulnérabilité des communautés face aux aléas liés aux changements climatiques. Si on prend comme exemple le rapport de l’Ouragan Mathew qui a ravagé le grand Sud du pays en 2016 laissant plus de 2.2 Millions de personnes affectées et plus de 500 pertes en vies humaines.

Selon la DGPC, Haïti a été épargnée par les phénomènes météorologiques prévus pour la saison cyclonique 2022. Les experts du Centre National des Ouragans aux USA avaient prévu 14 à 21 phénomènes cycloniques parmi lesquels 6 à 10 ouragans dont 3 à 6 de portée majeure, une prévision qui était assez menaçante pour la région. En réalité, la saison cyclonique 2022 a eu un bilan minimal avec 14 phénomènes cycloniques, parmi eux, 6 se sont transformés en ouragans dont 2 majeurs.

Durant cette période, Haïti a été frôlée par l’Ouragan Fiona de catégorie 1. Au cours de sa trajectoire, ce phénomène a touché la République Dominicaine et en arrivant sur Haïti, s’est dirigé plutôt vers les petites Antilles.

Le mois d’Août dernier, de fortes pluies se sont abattues sur plusieurs départements du pays causant ainsi des dégâts considérables. A cet effet, la Direction Générale de la Protection Civile a émis le bilan suivant :

  • Dans la commune d’Arcahaie 14 maisons ont été détruites, 65 endommagées, 80 jardins dévastés avec plus de 48 têtes de bétail disparues ;
  • Dans la ville de Saint-Marc, plusieurs maisons ont été inondées et au moins 2 ponts lourdement affectés rendant la circulation très difficile ;
  • Dans la commune de Croix-des-Bouquets, les agents de la protection civile ont enregistré 3 décès, 350 maisons inondées et 35 autres détruites ;
  • Dans la commune de Cabaret, la protection civile a enregistré 25 maisons inondées et 3 autres détruites.

Selon le rapport de la saison, Haïti n’a pas eu un bilan avec zéro mort bien que le pays n’ait été affecté directement par un ouragan majeur. Cela prouve notre vulnérabilité par rapport aux phénomènes météorologiques.

Toutefois, un appel à la vigilance est requis puisque malgré la clôture de la saison cyclonique un faible risque reste et demeure car le pays peut être affecté par un phénomène météorologique en dehors de la période officielle. En ce sens, l’Alliance pour la Gestion des Risques et la Continuité des Activités (AGERCA) lance un appel à la vigilance afin d’inviter toute la population à rester informée des conditions météorologiques du pays pour éviter de continuer à compter des victimes.

Journée Mondiale du Sida – L’égalité, un atout pour l’éradication de l’épidémie du sida

La dernière phase du VIH provoque la maladie SIDA qui provoque un déficit immunitaire chez l’homme aggravant la santé de tous ceux qui en sont atteints et est considérée mondialement comme une maladie incurable. Le VIH peut être transmis de différentes façons ; par des rapports sexuels non protégés avec une personne infectée, par l’utilisation d’aiguilles, de seringues ou d’autres instruments tranchants contaminés ou par une transfusion sanguine avec du sang contaminé. Elle peut également être transmise d’une mère infectée à son enfant pendant la grossesse, l’accouchement ou l’allaitement. Il convient également de noter que le virus ne peut pas vivre pendant une minute à température ambiante.

Selon l’ONUSIDA, les premiers signes cliniques du Syndrome d’ImmunoDéficience Acquise (SIDA) ont été décrits en juin 1981 aux États-Unis. Le Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH), qui affaiblit le système immunitaire, a été identifié en 1983. Depuis le début de l’épidémie, 79.3 millions de personnes ont été infectées par le VIH et 36.3 millions de personnes sont mortes de maladies liées au sida. En 2020, 37.7 millions de personnes vivaient avec le VIH. Le VIH/SIDA reste une préoccupation nationale majeure, en particulier pour les populations à risque et marginalisées. En 2018, environ 160 000 personnes vivaient avec le VIH en Haïti et 7 300 nouvelles infections au VIH ont été enregistrées. Le SIDA est avant tout une maladie qui est soumise à de nombreux préjugés quoique les études et les recherches montrent qu’il s’agit de la dernière phase du virus VIH. Malgré cela, les Personnes Vivant avec le VIH (PVVIH) sont encore stigmatisées.

Pour cette journée mondiale, les Nations Unies ont mis en avant le thème « ÉGALISER » qui est un appel à l’action pour que chacun s’engage à éradiquer complètement cette épidémie. Pour corroborer ce thème, l’ONUSIDA a déclaré : « Pour mettre fin au SIDA, nous devons nous attaquer aux inégalités de ressources ».  Le thème s’attaque à cet aspect afin d’éliminer toute sorte de stigmatisation et de discrimination envers les Personnes Vivant avec le VIH (PVVIH).

L’AGERCA, en tant que partenaire de l’Université Georgetown aux Etats-Unis à travers le projet TIDE, durant sa dernière série de formation réalisée au mois de septembre, a mis en évidence le fait que la majorité des personnes infectées peuvent vivre sans avoir aucun élément détectant la maladie. Ces dernières peuvent donc passer toute leur vie avec le virus et ne sont pas très vulnérables. Avec un support médical régulier, elles deviennent conscientes de leur situation et adoptent un style de vie qui leur permet d’intégrer tout type de travail. Par conséquent, des méthodes préventives peuvent être adoptées pour inclure les PVVIH dans les différentes couches de la société sans impacter leur environnement. Parmi ces méthodes, nous pouvons citer la PreP (Prophylaxie de Préexposition) qui est la plus connue mais toujours à sa phase incubatrice en Haïti. Des programmes ont été mis en place avec un ensemble de composantes classées en priorités de travail : dépistage et traitement, prévention et éducation, soutien social, prévention de la transmission mère-enfant, le tout réalisé au niveau de la société civile pour une meilleure connaissance du VIH.

Le SIDA est parmi les maladies encore mal comprises par plus d’un. On n’accorde pas une attention spécifique pour améliorer la connaissance de chacun non seulement pour une meilleure prise en charge du VIH et aussi pour se familiariser avec les bases de cette maladie. De 2011 à 2019, des projets et institutions se sont concentrés sur ce fait pour augmenter la sensibilisation et la formation des communautés afin de réduire l’impact de la maladie et aussi pour enlever le mépris qu’il y a autour du virus en Haïti. Depuis 2017, selon la FOSREF, une grande amélioration et préparation sur la propagation de la maladie a été constatée. Les sessions de formation réalisées par l’AGERCA sur cette thématique rentrent dans la même ligne du thème pour la journée mondiale de la lutte contre le VIH/SIDA qui est « ÉGALISER » et n’est qu’un début de ce plaidoyer contre la stigmatisation et la discrimination.

Dans cet objectif de réduction de l’impact du virus, des stratégies ont été adoptées pour soutenir dans un temps limité des approches avec de nouvelles ambitions basées sur les leçons apprises des maladies infectieuses surtout lors de la pandémie de COVID-19. En ce sens, le VIH/SIDA n’est pas une humiliation, voire une fatalité. La solidarité doit être portée aux PVVIH pour leur garantir une assurance en apportant le soutien psychologique dont ils nécessitent. Le secteur privé à travers l’AGERCA vient en appui en soutenant et mobilisant des partenaires pour une meilleure orientation dans la réduction de la discrimination et la stigmatisation du VIRUS. Cette année, célébrons la vie durant la journée mondiale du SIDA à travers l’inclusion sociale.

L’AGERCA plaide pour l’inclusion des PVVIH !

Haiti – Prévision climatique saisonnière valable pour la période Nov-Déc-Janv 2022-2023

Contexte climatique globale

Dans le bassin Pacifique, des conditions de l’épisode la « Niňa » se sont toujours maintenues. De ce fait, il est toujours d’actualité. Il s’est un peu renforcé (– 0,9 °C, au lieu de – 0,8 °C le mois dernier). L’ENSO (oscillation El Niño) devrait conserver cette tendance jusqu’à la fin de l’année, avec un retour à la neutralité au début de l’année 2023. Ainsi, la probabilité que l’épisode La Niña se poursuive pendant la période de novembre à janvier est dans la fourchette de 86 %, selon la NOAA – Centre de Prévision du climat (CPC- Climate Prediction Center).

Dans l’océan Atlantique, comme le mois dernier, conserve le même scenario, les eaux équatoriales sont encore légèrement plus chaudes que d’ordinaire et les eaux marinant les Antilles resteraient conformes en température aux normales saisonnières. Les modèles de prévision sont en accord (Ils maintiennent l’évènement de la Niňa). De plus, les conséquences du phénomène « la Niňa » se traduit par une activité convective marquée au niveau de l’équateur.

On notera en altitude la présence de conditions favorables sur le pacifique Nord et le continent Nord-américain qui répercutent plus directement l’influence de la Niňa vers les caraïbes.

Impacts attendus sur les caraïbes

  • La transition entre la saison humide et la saison sèche devrait se caractériser par de fréquents jours de pluie. De plus, une forte activité cyclonique tropicale peut encore se développer jusqu’à la fin de l’année, en particulier sur la mer des Caraïbes.
  • Le réchauffement des températures de surface océanique (TSO) dans et autour des Caraïbes tend à contribuer à des températures de l’air plus élevées avec une humidité supérieure à la moyenne.
  • L’épisode de la Niňa fait pencher la balance vers plus de précipitations durant les mois à venir (Novembre-Décembre-Janvier, NDJ).

Prévision saisonnière de pluie –Tendance (Novembre-Décembre-Janvier 2022-23)

Les résultats des prévisions climatiques saisonnières des pluies font l’objet d’un consensus autour des produits des modèles de prévision, des observations sur l’état des océans et des connaissances actuelles sur le climat de la région. Cette prévision est une appréciation qualitative des quantités de pluies cumulées attendues au cours des mois de Novembre-Décembre- Janvier (NDJ).  En effet, selon les perspectives climatiques de la CariCOF, des totaux de précipitations devraient être légèrement plus arrosé que d’habitude dans la majeure partie des Antilles.

Quant à Haïti, la prévision devrait être présentée ainsi :

  • 40 % de probabilité que la quantité de pluie soit supérieure à la normale ;
  • 35 % de probabilité que la quantité de pluie soit la même que la normale ;
  • 25 % de probabilité que la quantité de pluie soit inférieure à la normale.

NB : Les perspectives de précipitations et de températures sont publiées sous la forme d’une carte, qui montre les régions où les précipitations, les températures prévues ont les mêmes probabilités d’être :

  • Supérieur à la normale (A) – dans le tiers le plus humide / le plus chaud de l’enregistrement historique,
  • proche de la normale (N) – dans le tiers moyen de l’historique, c’est-à-dire dans une fourchette appelée “habituelle”,
  • Inférieure à la normale (B) – dans le tiers le plus sec / le plus froid de l’historique.

Les températures nocturnes (min) et diurnes (max) pour le trimestre de Novembre à janvier devraient être proche de la normale ou légèrement inférieure à la normale dans de nombreuses zones antillaises dont Haïti. Ainsi, sur le territoire haïtien le stress thermique devrait être diminuer avec possibilité que certaines zones pourraient être un peu plus fraîches que d’habitude.

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Haïti a déjà vécu plusieurs vagues de tsunami au cours des 190 dernières années

Pour vous donner une petite piqûre de rappel, un tsunami est une série de vagues qui sort au fond de l’océan pour envahir la terre ferme.

Il y a plusieurs causes qui peuvent déclencher un tsunami :

  • Un séisme sous-marin de magnitude minimale 6.5 et de profondeur maximale 50 km ;
  • Un volcan sous-marin ;
  • Une météorite qui tombe dans la mer.

Toutes ces situations peuvent provoquer des vagues de tsunamis.

La région caribéenne a déjà subi plusieurs vagues de tsunami, soit au moins 75 au cours des 500 dernières années avec un bilan de plus de 3.000 morts.

Pour sa part, Haïti a déjà subi plusieurs vagues de tsunami. Par exemple, le tsunami qui a tué 300 personnes dans le nord faisait suite au tremblement de terre du 7 mai 1842. Suite au tremblement de terre du 12 Janvier 2010, un tsunami a été déclaré dans l’ouest notamment à Leogane et a fait 7 morts. (Source : SEMANAH, UNESCO)

Haïti est un pays où tous ces 10 départements, sauf le centre, sont exposés au risque tsunami car il y a au moins une ville de ces départements qui s’expose à la mer. En plus, ce pays est traversé par la grande faille maritime septentrionale, notamment au niveau des départements du Nord’Est, du Nord et du Nord’Ouest. Cela augmente le niveau de matérialisation de cette menace.

Parmi toutes les villes côtières d’Haïti, il y a seulement Fort-Liberté dans le département du Nord’Est, qui est une ville prête au tsunami. Cette reconnaissance n’est pas donnée gratuitement. Il y a un ensemble d’indicateurs et des procédures à respecter pour être reconnu comme une ville prête au tsunami.

Fort-Liberté est une ville côtière située au Nord-Est de l’île d’Haïti et qui compte environ 20 000 habitants. Cette ville a été sévèrement touchée par le tsunami de 1842 mentionné plus haut. C’est une très bonne stratégie de renforcer la capacité de préparation de cette ville par cette initiative qui a pour but de la rendre prête au tsunami (Tsunami ready community).

L’exposition d’Haïti face au risque de tsunami est naturelle car c’est un pays situé au bord de la mer avec plus de 1700 km de côte. Par conséquent, ce pays est déjà une victime de tsunami, il pourra encore affecter si toutes les conditions sont réunies.

Au final, l’AGERCA invite les entreprises, les Organisations de la Société Civile (OSC) et toute la population de manière générale, à agir de manière responsable en respectant les consignes de sécurité pour faire face au tsunami. De son côté, l’AGERCA va continuer à sensibiliser la population haïtienne par rapport à ce grand danger auquel le pays est exposé.

Rappel des consignes de sécurité face au tsunami ici

La diaspora haïtienne a réalisé son premier SIMEX hydrométéorologique

ONE DIASPORA, un consortium d’organisations de la diaspora haïtienne a mené un exercice de simulation hydrométéorologique le 29 octobre à Washington DC, aux États-Unis, afin de tester la procédure de coordination d’urgence de la diaspora haïtienne en Haïti. L’activité a été menée en collaboration avec les partenaires suivants : Direction Générale de la Protection Civile (DGPC), Alliance pour la Gestion des Risques et la Continuité des Activités (AGERCA), Organisation Internationale de la Migration (OIM), Programme Alimentaire Mondial (PAM), Haiti Renewal Alliance (HRA), Gaskov Clerge Foundation (GCF), Mantènwa, Haitian American Nurses Association (HANA), Mandodo Foundation, JAYJ Foundation.

L’AGERCA a participé directement à cette activité. En tant que représentant de la société civile dans le Système National de Gestion des Risques et des Désastres (SNGRD), elle est donc le point focal de la diaspora haïtienne dans le domaine de la gestion des risques et de la coordination humanitaire en Haïti.

En temps de crise, l’AGERCA assure avec l’appui de la DGPC, la coordination de l’aide sur le terrain au coté des organisations locales pour le compte de la diaspora haïtienne. Le premier processus de coordination a été ainsi experimenté après le tremblement de terre du 14 août 2021 entre l’AGERCA, la DGPC et la diaspora haïtienne.

Dans cette perspective, l’AGERCA poursuit son travail avec la diaspora haïtienne dans la réponse humanitaire et la prévention des risques auxquels le pays est exposé. Elle appelle donc à la mobilisation de tous les acteurs pour une meilleure assistance humanitaire en Haïti, incluant les couches externes et internes du pays.