Bulletin sismique pour la période allant du 1er au 28 Février 2023

Selon les observations faites à partir des réseaux locaux (Ayiti-seismes et UTS) et régionaux (Cuba, Jamaïque et République Dominicaine), l’activité sismique en Haïti pour la période allant du 1er au 28 février 2023 est marquée par la survenue de 110 séismes de magnitudes comprises entre 0,7 et 5,5. Par rapport au mois de janvier durant lequel 129 séismes ont été observés, le mois de janvier a donc enregistré 19 séismes en moins, soit une diminution de 14,7 %.

Parmi les séismes notés, deux secousses légères et modérées de magnitudes 5,5 et 4,8 se sont produites les 16 et 21 février en mer à l’ouest de Môle Saint-Nicolas et au sud de Belle Anse (cercles rouges). Sur les 110 séismes enregistrés, 97, soit 88,1 % ont une magnitude inférieure ou égale à 3 et 59, soit 53,64%, ont une profondeur inférieure ou égale à 10 km. Le nombre de séismes survenus en mer est de 48, soit 43,64%, avec 14 le long de la faille Nord- Grand’Anse-Nippes, ce qui laisse supposer un risque de tsunami si les conditions avaient été réunies, (faille en mer, magnitude minimum de 6,5, profondeur maximum de 50 km).

Figgure 1. Carte des épicentres des séismes (en jaune) enregistrés au cours du mois de février 2023 montrant la répartition de quelques failles (en rouge) sur tout le territoire

En ce qui a trait aux trois (3) départements les plus touchés par le séisme du 14 août 2021 (Nippes, Grand’Anse et Sud) dont l’épicentre a été localisé dans les Nippes, les activités sismiques dues en grande partie aux répliques et aux nouveaux déclenchements qui s’en sont suivis, ont ainsi évolué du 14 août 2021 au 28 février 2023.

Du 14 août 2021 au 28 février 2023 (18 mois 17 jours), les Nippes ont enregistré durant cette période 1113 séismes, la Grand’Anse en a connu 1145 et le Sud 395, soit un total de 2653 séismes. Il faut toutefois noter que parmi les 24 séismes enregistrés dans la Grand’Anse, pendant le mois de février, soit 21,8 %. Il y en a qui ont leurs épicentres localisés en mer au nord de Jérémie, le long de la zone de la faille Nord – Grand’Anse – Nippes.

Les Nippes, la Grand’Anse et le Sud ont enregistré au cours du mois de février, 54 séismes sur les 110 notés, soit 49 %, alors que le nombre était de 103 sur 129 en janvier (79,8 %). On a assisté à une augmentation des séismes survenus en février dans les Nippes et le Sud, alors que le nombre a largement diminué dans la Grand’Anse. Ce département reste néanmoins le plus secoué du territoire en février.

AGERCA – L’insécurité une barrière contre le développement durable d’Haïti

La situation environnementale et socio-politique d’Haïti exacerbe la compromission de certaines activités et de démarches de développement durable. La position géographique du pays l’expose à certains aléas naturels parfois néfastes pour la population. Cependant, depuis plus de 10 ans, les aléas anthropiques contribuent à la détérioration de la société du pays en mettant la population dans une situation psychologiquement instable, tout en affaiblissant les organes d’évolution dont le pays est fortement dépendant pour son développement durable. Le risque est cet état instable et le déplacement massif de la population qui ne parvient pas à adopter un comportement pouvant faire face à cette montée de l’insécurité considérée comme un aléa capable de détruire non seulement les couvertures de protection mais aussi l’affaiblissement de tous les secteurs du pays.

L’insécurité est devenue une préoccupation pour toute personne vivant en Haïti. Durant les 12 derniers mois, plusieurs milliers de familles ont été victimes d’un acte dérivé de l’insécurité.  Le secteur privé est l’une des principales victimes de cette instabilité et se retrouve dans une situation où ses activités régulières représentent un obstacle dans l’organisation des priorités et aussi dans l’accès de la population au maintien de la progression de notre structure collective dont la précarité est à son apogée.

Chômage, migration, instabilité, mauvaise gouvernance et corruption tuent toute amélioration au niveau de la vie nationale. En conséquence de ces événements, plus de 4,5 millions d’habitants sont en situation d’insécurité alimentaire au cours de ces deux dernières années. Les écoles ne fonctionnent que selon la tendance socio-politique et sécuritaire de leurs communautés. De jours en jours, le nombre de parents décidant de garder leurs enfants à la maison pour éviter d’être victimes des groupes armés augmentent, cette situation est la cause d’un important pourcentage d’enfants abandonnant temporairement l’école jusqu’à ce qu’un plan de sécurité établi soit mis en place au niveau national. Sur toute l’étendue du territoire haïtien, la sérénité n’est plus de mise puisque la quasi-totalité des espaces les plus fréquentés par la population ne sont pas sûrs ni accessibles à la circulation.  Au niveau du secteur privé, mis à part ceux qui ont fermé leurs portes de manière définitive, les entreprises commerciales et autres services encore fonctionnels travaillent avec des horaires considérablement réduits. Depuis plus de 2 ans cette situation cause une augmentation drastique du taux de chômage dans tout le pays.

L’Alliance pour la Gestion des Risques et la Continuité des Activités (AGERCA) s’appuie fortement sur ces faits pour soutenir les populations en détresse en appelant au calme, tout en dénonçant ces actes inhumains. En ce sens, l’AGERCA lance une campagne de sensibilisation et de vulgarisation sur l’insécurité.

A noter que la république est déjà fragilisée par les catastrophes naturelles survenues ces 5 dernières années. Nous rappelons également que nous sommes très vulnérables et exposés aux différents risques de catastrophes. De ce fait, unissons-nous et travaillons ensemble pour une Haïti résiliente. L’AGERCA renouvelle son engagement d’appui aux côtés de la population, en travaillant pour soutenir la réorganisation d’une société en émergence.

« Rejoignions-nous tous ensemble pour mieux nous préparer »

Crédit photo : PHOTO ODELYN JOSEPH, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Communiqué de presse – Conférence débat sur la situation d’insécurité du pays

L’Alliance pour la Gestion des Risques et la Continuité des Activités (AGERCA) de concert avec plusieurs de ses partenaires (ADIH – CCIO – CCIHC – ATH – AmCham et d’autres associations Patronales) organise une conférence-débat ce mercredi 1er février 2023 à partir de 10h00 AM à 12h00 PM sur la situation d’insécurité qui prévaut dans le pays depuis quelques temps.

De manière générale, l’objectif de cette conférence-débat est de sensibiliser et de rassembler la population haïtienne, les autorités étatiques et la communauté internationale afin de nous mobiliser TOUS ENSEMBLE pour trouver un moyen commun de rétablir la paix et la stabilité dans le pays.

Dans ce contexte, l’AGERCA a sollicité une enquête sur la situation d’insécurité de la population auprès de la Diagnostic & Development Group (DDG), institution spécialisée dans ce domaine. Les résultats seront publiés lors de cet événement. Vous êtes donc tous invités à nous rejoindre et suivre l’événement via Zoom – https://bit.ly/3XBtztg , les stations de radio et de télévision ainsi que sur la page Facebook de l’AGERCA.

A propos de l’AGERCA

L’AGERCA est une alliance entre plusieurs entreprises et de certaines Organisations de la Société Civile (OSC) qui a pour mission d’appuyer le Système National de Gestion des Risques et de Désastre (SNGRD). Pour en savoir plus sur l’AGERCA, cliquez ici .