Saison Cyclonique : Le processus de nomination des ouragans

Les ouragans sont parmi les phénomènes naturels les plus puissants et destructeurs de notre planète. Pour faciliter leur identification et leur suivi, un système de nomination des ouragans a été mis en place. Ce processus permet de donner un nom unique à chaque cyclone tropical majeur, offrant ainsi une méthode claire de communication et de sensibilisation aux populations concernées. Dans cet article, nous examinerons comment les ouragans sont nommés, l’histoire derrière ce processus et son importance pour la préparation et la gestion des tempêtes.

Historique de nomination des ouragans

Le processus de nomination des ouragans a commencé dans les années 1950. Auparavant, les ouragans étaient généralement identifiés par leur latitude et leur longitude, ce qui était peu pratique et peu mémorable. Afin de simplifier la communication et d’éviter toute confusion, l’armée de l’air américaine a commencé à donner des noms féminins aux tempêtes tropicales. Ce n’est qu’en 1979 que le système de nomination a été étendu pour inclure des noms masculins et féminins, et depuis lors, la liste de noms utilisée est établie de manière cyclique.

Le processus de nomination

Le processus de nomination des ouragans est géré par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM), une agence spécialisée des Nations Unies chargée de la météorologie et de la climatologie. L’OMM utilise des listes préétablies de noms pour chaque bassin océanique concerné par les ouragans, notamment l’Atlantique nord, l’est du Pacifique, le centre du Pacifique et l’océan Indien.

Chaque année, une liste de noms est établie pour chaque bassin. Ces listes comprennent des noms alternants entre masculins et féminins, généralement en utilisant les 26 lettres de l’alphabet, à l’exception des lettres Q, U, X, Y et Z pour des raisons pratiques. Les noms sont souvent choisis en fonction de la langue et de la culture des pays concernés par les ouragans.

Lorsqu’un ouragan se forme, il est baptisé avec le nom suivant sur la liste correspondante. Par exemple, le premier ouragan de la saison dans l’Atlantique nord recevra le nom commençant par la lettre A, le deuxième avec la lettre B, et ainsi de suite. Si une tempête se révèle particulièrement destructrice, son nom peut être retiré de la liste et remplacé par un autre nom commençant par la même lettre.

Importance de la nomination des ouragans

La nomination des ouragans revêt une grande importance pour plusieurs raisons. Tout d’abord, il permet une communication claire et efficace entre les agences météorologiques, les médias et le grand public. Les noms aident à identifier rapidement les tempêtes et à les suivre à mesure qu’elles se déplacent, ce qui facilite les prévisions et les avertissements pour les zones potentiellement touchées.

De plus, la nomination des ouragans contribue à sensibiliser la population et à favoriser la préparation aux tempêtes. Les noms humains attribués aux ouragans rendent ces phénomènes naturels plus concrets et plus faciles à retenir, ce qui encourage les individus à prendre des mesures de précaution et à se préparer en conséquence. Les noms des ouragans peuvent également servir de référence pour évaluer et analyser l’impact des tempêtes dans les années suivantes.

Le processus de nomination des ouragans joue un rôle essentiel dans la préparation et la gestion des tempêtes tropicales. Grâce à ce système, les ouragans sont facilement identifiables et les informations relatives à leur trajectoire et à leur intensité peuvent être communiquées efficacement. En sensibilisant le public et en encourageant la préparation aux tempêtes, la nomination des ouragans contribue à sauver des vies et à réduire les dommages causés par ces événements naturels dévastateurs.

Hait- – 15 décès et 8 disparus, bilan partiel de l’intempérie du 3 au 4 Juin

Port-au-Prince, le 4 juin 2023 – La direction générale de la Protection Civile tient à présenter le bilan provisoire des activités pluvieuses survenues dans le pays durant les 3 au 4 juin 2023. Ces deux journées ont été marquées par des conditions météorologiques humides et instables qui ont engendré d’importantes précipitations dans plusieurs régions d’Haïti. 

En effet, dans la matinée du 3 juin, des pluies abondantes se sont abattues sur le pays en provoquant des crues de plusieurs rivières. Les quantités de pluie enregistrées ont provoqué des inondations et des mouvements de terrain dans certaines zones. Les autorités locales ont dû mettre en place des mesures d’urgence pour assurer la sécurité des populations affectées.

Le bilan provisoire actualisé fait état de 15 décès8 disparus et 475 familles sinistrées219 maisons inondées et environ 13 390 personnes sont déplacées dans les départements de l’Ouest, des Nippes, du Sud-Est, du Nord-Ouest et du Centre.

Dans le seul département de l’Ouest, 5 510 ménages sont affectés et plus de 2 539 ménages sont déplacés. Dans le département du Centre, le secteur agricole est très impacté.

Pour l’heure, l’Unité météorologique d’Haïti surveille de près l’évolution des conditions météorologiques et prend des dispositions pour informer régulièrement la population. Elle encourage également les citoyens à se tenir informés des bulletins météorologiques et des consignes de sécurité diffusés par les autorités compétentes.

Les équipes d’intervention d’urgence restent mobilisées pour apporter leur soutien aux communautés touchées et pour poursuivre l’évaluation des dommages causés par ces pluies torrentielles. Sous le leadership de la Protection civile, les différents partenaires du Système National de Gestion des Risques et Désastre se mobilisent au Centre d’Opération d’Urgence National (COUN) afin de coordonner des réponses urgentes en matière d’abris, de produits alimentaires et hygiéniques et d’eau potable au bénéfice des personnes touchées.

La DGPC tient à rappeler à la population sur l’importance de rester vigilante face aux aléas hydrométéorologiques qui pourraient se manifester à tout moment. Il est primordial de suivre les recommandations des autorités locales en matière de prévention des risques d’inondation et d’évacuation. Elle profite également pour rappeler aux personnes exposées de ne pas traverser les cours d’eau en crue et les eaux sauvages sous aucun prétexte.

Crédit : Article de la Protection Civile 

Communiqué de presse – Lancement officiel de la saison cyclonique 2023

Ce 1er juin marque officiellement le début de la saison cyclonique 2023 dans l’océan Atlantique, le golfe du Mexique et la mer des Caraïbes. Cette saison prendra fin le 30 novembre. Cette année, le thème retenu par la Direction Générale de la Protection Civile (DGPC) est : 𝑵𝒂𝒏 𝒕𝒂𝒏 𝒔𝒊𝒌𝒍𝒐̀𝒏, 𝒏𝒐𝒖 𝒑𝒊 𝒅𝒋𝒂𝒏𝒎 𝒂𝒏𝒔𝒂𝒏𝒎, 𝒂𝒏 𝒏 𝒑𝒂𝒓𝒆 𝒏𝒐𝒖 !”.

Selon la “National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA)”, les experts météorologiques prévoient une saison des ouragans proche de la normale avec un total de 12 à 17 tempêtes nommées. Parmi celles-ci, 5 à 9 pourraient devenir des ouragans, dont 1 à 4 ouragans majeurs de catégorie 3, 4 ou 5. Compte tenu du niveau de vulnérabilité d’Haïti, nous espérons ne pas être touchés par l’un de ces phénomènes.

Par rapport aux prévisions pour la saison cyclonique de l’an dernier qui se situaient entre 17 et 21 phénomènes nommés, il y a eu une légère baisse. De plus, la saison cyclonique de l’année dernière était considérée comme supérieure à la normale, alors que celle de cette année est proche de la normale.

En termes de résultats pour la saison cyclonique 2022, Haïti a été épargnée par les phénomènes météorologiques prévus mais les fortes pluies ont causé environ 3 morts et des dégâts plus ou moins considérables. Pour voir le rapport complet : cliquez ici

Les noms des ouragans de la saison cyclonique 2023 dans l’Atlantique sont les suivants : Arlène – Bret – Cindy – Don – Emily – Franklin – Gert – Harold – Idalia – Jose – Katia – Lee – Margot – Nigel – Ophélia – Philippe – Rina – Sean – Tammy -Vince – Whitney.

Durant cette période, l’AGERCA renouvelle son engagement à poursuivre la sensibilisation du public face aux risques météorologiques afin de contribuer à la réduction des dommages causés par les ouragans.

L’AGERCA invite toutes les couches de la population haïtienne à participer à cette sensibilisation notamment en partageant les consignes de sécurité à suivre avant, pendant et après un ouragan ou une forte pluie.

Pour voir les consignes, cliquez ici

A propos de l’AGERCA

L’Alliance pour la Gestion des Risques et la Continuité des Activités (AGERCA) a été créée en 2007 à la suite d’un concours de la PADF (Pan American Development Foundation) dans le but d’encourager le secteur privé des affaires et la société civile à appuyer le Système National de Gestion de Risques de Désastre (SNGRD). L’AGERCA est le point focal du secteur privé des affaires et de la société civile au sein du SNGRD coordonné par la Direction Générale de la Protection Civile (DGPC). Au niveau international, l’AGERCA est aussi le point focal de ARISE et du Connecting Business Initiative (CBI) – deux plateformes représentant le secteur privé dans le domaine de la GRD à travers le monde.

Tout savoir sur l’AGERCA ici

Bulletin sismique pour la période allant du 1er au 31 Mars 2023

Selon les observations faites à partir des réseaux locaux (Ayiti-seismes et UTS) et régionaux (Cuba, Jamaïque et République Dominicaine), l’activité sismique en Haïti pour la période allant du 1er au 31 mars 2023 est marquée par la survenue de 62 séismes de magnitudes comprises entre 1,4 et 3,9. Par rapport au mois de février durant lequel 110 séismes ont été observés, le mois de mars a donc enregistré 48 séismes en moins, soit une diminution de 43,6 %.

Parmi les séismes notés, 85,5%, soit 53 ont une magnitude inférieure ou égale à 3 et 58%, soit 36, ont une profondeur inférieure ou égale à 10 km. Les séismes survenus en mer sont au nombre de 34, soit 54,84%, ce qui laisse supposer un risque de tsunami si les conditions avaient été réunies (faille en mer, magnitude minimum de 6,5, profondeur maximum de 50 km).

Du 14 août 2021 au 31 mars 2023 (19 mois 17 jours), les Nippes ont enregistré durant cette période 1132 séismes, la Grand’Anse en a connu 1163 et le Sud 401, soit un total de 2696 séismes. Il faut toutefois noter que parmi les 18 séismes enregistrés dans la Grand’Anse, pendant le mois de mars, 17 sont survenus en mer avec leurs épicentres localisés au nord de Jérémie, le long de la zone de la faille Nord – Grand’Anse – Nippes.

Les Nippes, la Grand’Anse et le Sud ont enregistré au cours du mois de mars, 43 séismes sur les 62 notés, soit 69,3 %, alors que le nombre était de 54 en février (79,8 %). On a donc assisté à une légère diminution des séismes survenus en mars dans les Nippes et le Sud alors que dans la Grand’Anse, la diminution est assez significative, le département des Nippes reste néanmoins le plus secoué du territoire.

Téléchargez le rapport ici

Sismologie citoyenne en Haïti : Tout ce que vous devez savoir

Sur ces 50 dernières années, les séismes ont coûté 800 milliards de dollars — l’essentiel dans les pays développés — et 1.3 millions de vies humaines — l’essentiel dans les pays en développement. Face à ces chiffres, qui ne montrent pas de signe d’inflexion, la conscientisation face au risque continue d’appliquer l’approche classique où les connaissances détenues par les scientifiques sont traduites « vers le bas » pour le public et les décideurs. Une approche inverse, « ascendante », où les citoyens collectent et partagent des informations sur les séismes, pourrait-elle être un modèle alternatif ? Notre hypothèse de travail est qu’un mode de diffusion de la connaissance qui place le citoyen ou les communautés au coeur du dispositif de production et d’utilisation de l’information scientifique, peut améliorer la sensibilisation de la population et promouvoir des initiatives de protection. Le projet OSMOSE teste cette hypothèse par une expérience de sismologie participative interdisciplinaire en Haïti, pays qui fut le théâtre d’une catastrophe sismique majeure le 12 janvier 2010.

Ainsi, nous cherchons à développer et à tester des stratégies pour pérenniser un réseau sismique multi-acteurs en Haïti, en relation avec les leçons apprises des lots de travaux sur l’Amélioration et renforcement de ce réseau sismique citoyen, la socioanthropologie du risque sismique, la co-construction d’un système d’information citoyen efficace.

Les objectifs spécifiques sont :

  1. de convertir les hôtes des stations RS en ambassadeurs citoyens des tremblements de terre ;
  2. de s’assurer que la compatibilité linguistique est au coeur de toutes les activités de communication d’OSMOSE ;
  3. d’établir un dialogue avec les parties prenantes institutionnelles nationales ;
  4. d’insérer des activités sur le risque sismique dans les programmes éducatifs.

Quelques résultats à date :

  1. Un excellent complément scientifique à un réseau sismologique conventionnel ;
  2. Chez les citoyens, une forte demande d’information sur les séismes ;
  3. Les hébergeurs sont fiers de participer à une expérience scientifique ;
  4. Les hébergeurs sont motivés à contribuer à leur pays comme «sismo-citoyens».

Nous cherchons maintenant à :

  1. Augmenter le nombre de sismomètres hébergés par des citoyens, écoles, secteur privé ou ins􀀐tu􀀐ons nationales ;
  2. Engager le secteur de l’éducation ;
  3. Mieux connaitre les besoins de chacun en termes d’information sur les séismes ;
  4. Transférer le système ayiti-séisme vers les partenaires haïtiens.

Cette journée d’échange sera animée par des présentations magistrales, des affiches et flyers. L’objectif est d’échanger sur les problèmes, solutions, ou questions face à la surveillance sismique du territoire haïtien, pour une meilleure maitrise des risques associées.

Atelier de travail « Durabilité de la sismologie citoyenne »
30 mars 2023 – hôtel Villa Thérèse, Pétionville, Haïti
Session hybride : URGéo – Visioconférence
Le lien Zoom : Cliquez ici

09.00 – 09.10 : Accueil des invités et ouverture de la journée (Dominique Boisson : Prof UEH et coordonnateur URGéo)
09.15 – 09.35 : Brève présentation du projet OSMOSE (S. Symithe, Faculté des Sciences et URGéo, E. Calais, Professeur ENS Paris)
09.40 – 10.00 : Géologie et risque sismique (Bureau des Mines et de l’Energie)
10.05 – 10.25 : Amélioration de la connaissance et la réduction du risque sismique en Haïti (PNUD)
10.30 – 10.50 : Apport de la sismologie citoyenne dans la prise des décisions (Direction Générale de la Protection Civile)
10.55 – 11.20 : Pause-café – visite des KAKEMONO OSMOSE et URGéo
11.20 – 11.40 : Nouvelle stratégie pour la gestion des risques (AGERCA)
11.45 – 12.05 : Activité générale sur les aléas telluriques (Ambassade de Suisse)
12.10 – 12.30 : Retour d’expérience en matière de sismologie à l’école (Collège Catts Pressoir)
12.35 – 12.55 : Communication et éducation face à la menace sismique (GeoHazards International)
13.00 – 14.00 : Débats
14.00 – 15.00 : Fin de l’atelier et Repas

Voir aussi : https://ayiti.unice.fr/ayiti-seismes  et https://ayiti.unice.fr/osmose/

 

Bulletin sismique pour la période allant du 1er au 28 Février 2023

Selon les observations faites à partir des réseaux locaux (Ayiti-seismes et UTS) et régionaux (Cuba, Jamaïque et République Dominicaine), l’activité sismique en Haïti pour la période allant du 1er au 28 février 2023 est marquée par la survenue de 110 séismes de magnitudes comprises entre 0,7 et 5,5. Par rapport au mois de janvier durant lequel 129 séismes ont été observés, le mois de janvier a donc enregistré 19 séismes en moins, soit une diminution de 14,7 %.

Parmi les séismes notés, deux secousses légères et modérées de magnitudes 5,5 et 4,8 se sont produites les 16 et 21 février en mer à l’ouest de Môle Saint-Nicolas et au sud de Belle Anse (cercles rouges). Sur les 110 séismes enregistrés, 97, soit 88,1 % ont une magnitude inférieure ou égale à 3 et 59, soit 53,64%, ont une profondeur inférieure ou égale à 10 km. Le nombre de séismes survenus en mer est de 48, soit 43,64%, avec 14 le long de la faille Nord- Grand’Anse-Nippes, ce qui laisse supposer un risque de tsunami si les conditions avaient été réunies, (faille en mer, magnitude minimum de 6,5, profondeur maximum de 50 km).

Figgure 1. Carte des épicentres des séismes (en jaune) enregistrés au cours du mois de février 2023 montrant la répartition de quelques failles (en rouge) sur tout le territoire

En ce qui a trait aux trois (3) départements les plus touchés par le séisme du 14 août 2021 (Nippes, Grand’Anse et Sud) dont l’épicentre a été localisé dans les Nippes, les activités sismiques dues en grande partie aux répliques et aux nouveaux déclenchements qui s’en sont suivis, ont ainsi évolué du 14 août 2021 au 28 février 2023.

Du 14 août 2021 au 28 février 2023 (18 mois 17 jours), les Nippes ont enregistré durant cette période 1113 séismes, la Grand’Anse en a connu 1145 et le Sud 395, soit un total de 2653 séismes. Il faut toutefois noter que parmi les 24 séismes enregistrés dans la Grand’Anse, pendant le mois de février, soit 21,8 %. Il y en a qui ont leurs épicentres localisés en mer au nord de Jérémie, le long de la zone de la faille Nord – Grand’Anse – Nippes.

Les Nippes, la Grand’Anse et le Sud ont enregistré au cours du mois de février, 54 séismes sur les 110 notés, soit 49 %, alors que le nombre était de 103 sur 129 en janvier (79,8 %). On a assisté à une augmentation des séismes survenus en février dans les Nippes et le Sud, alors que le nombre a largement diminué dans la Grand’Anse. Ce département reste néanmoins le plus secoué du territoire en février.

1 541 tremblements de terre enregistrés en Haïti pour l’année 2022, selon le BME

Comme il est de coutume, depuis quelques années, l’Unité Technique de Sismologie (UTS) du Bureau des Mines et de l’Energie (BME), en plus des bulletins sismiques mensuels préparés et publiés, se fait le plaisir de vous présenter, cette année encore, le bilan des activités sismiques observées en Haïti durant l’année 2022 au cours des mois allant de janvier à décembre. Les informations qui y figurent, évidemment traitées et analysées, sont collectées à partir des réseaux locaux (Ayiti-séismes et UTS) et régionaux (Cuba, Jamaïque et République Dominicaine). Ce bilan se présente comme suit :

Quantité et magnitude des séismes enregistrés

Mille quatre cent cinquante et un (1451) séismes de magnitude comprise entre 0,7 et 5,5 ont été enregistrés. La plus grande magnitude notée pour l’année 2022 a été de 5,5 survenue à 8h16’22’’ le 23 janvier près de la ville d’Anse-à-Veau dans le département des Nippes.

Répartition géographique des séismes enregistrés

Les séismes enregistrés au cours de l’année se répartissent à travers les dix (10) départements géographiques du pays et montrent encore une inégale activité sismique dans chaque département. La Grand‘Anse, les Nippes et le Sud se retrouvent en tête de liste en raison des conséquences du séisme de magnitude 7,2 survenu le 14 août 2021 dans le département des Nippes. Ces départements sont suivis de ceux de l’Ouest, du Nord-Ouest, du Sud-Est et du Nord’Est. Les départements où les activités sismiques ont été les moins intenses au cours de l’année sont le Nord, l’Artibonite et le Centre. Il n’en a pas toujours été ainsi car en 2020 le classement par département par ordre décroissant se présentait de la façon suivante : Nord-Ouest, Sud-Est, Ouest, Nord, Nippes, Artibonite, Sud, Centre, Nord-Est et la Grand’Anse qui occupait la dernière position dans le classement.

Courbes évolutives des séismes enregistrés

Les courbes évolutives des séismes enregistrés dans les trois (3) départements les plus touchés par le séisme du 14 août 2021 dans les Nippes sont indiquées pour l’année. L’analyse de ces courbes dénotent combien un séisme majeur survenu dans une région peut entraîner un certain nombre de répliques autour de son épicentre, mais également des conséquences imprévisibles allant à l’activation de certaines failles non actives situées dans sa périphérie. Il peut également augmenter localement, pendant un certain temps, l’activité sismique de la région au détriment des autres départements. Au cours de l’année, les stations sismiques ont enregistré pour les trois départements mille cent quatre-vingt-quinze (1195) séismes de magnitude inférieure ou égale à 5,5, soit 82,4 % des 1451 séismes.

Il est à remarquer que le département de la Grand’Anse a connu une intense activité sismique durant toute l’année 2022 avec 633 séismes sur 1195, soit 53 % de ces séismes. La plupart des épicentres sont localisés en mer, au Nord de Jérémie, autour de la faille Nord-Grand’Anse-Nippes cartographiée par le PNUD en 2017. Rappelons que la ville de Jérémie est située à environ 70 km à l’ouest de l’épicentre du séisme du 14 août et que les secousses de la Grand’Anse s’apparentent à une réactivation de la faille Nord-Grand’Anse-Nippes. Les séismes en mer autour de cette faille représentent environ 89,7 % (568) de l’ensemble des séismes enregistrés pour l’année dans la Grand’Anse (633).

Fin de la saison cyclonique 2022 dans la région – Quel bilan pour Haïti ?

La saison cyclonique 2022 pour les Caraïbes, l’Atlantique et le Golfe du Mexique, qui a débuté le 1er juin, a officiellement pris fin le 30 novembre dernier. Elle a été officiellement clôturée en Haïti par la Direction Générale de la Protection Civile (DGPC) qui coordonne le Système National de Gestion des Risques de Désastre (SNGRD).

Généralement, l’impact des saisons cycloniques engendrent des sinistrés à la suite des pertes en vie humaine et en biens matériels vu la vulnérabilité des communautés face aux aléas liés aux changements climatiques. Si on prend comme exemple le rapport de l’Ouragan Mathew qui a ravagé le grand Sud du pays en 2016 laissant plus de 2.2 Millions de personnes affectées et plus de 500 pertes en vies humaines.

Selon la DGPC, Haïti a été épargnée par les phénomènes météorologiques prévus pour la saison cyclonique 2022. Les experts du Centre National des Ouragans aux USA avaient prévu 14 à 21 phénomènes cycloniques parmi lesquels 6 à 10 ouragans dont 3 à 6 de portée majeure, une prévision qui était assez menaçante pour la région. En réalité, la saison cyclonique 2022 a eu un bilan minimal avec 14 phénomènes cycloniques, parmi eux, 6 se sont transformés en ouragans dont 2 majeurs.

Durant cette période, Haïti a été frôlée par l’Ouragan Fiona de catégorie 1. Au cours de sa trajectoire, ce phénomène a touché la République Dominicaine et en arrivant sur Haïti, s’est dirigé plutôt vers les petites Antilles.

Le mois d’Août dernier, de fortes pluies se sont abattues sur plusieurs départements du pays causant ainsi des dégâts considérables. A cet effet, la Direction Générale de la Protection Civile a émis le bilan suivant :

  • Dans la commune d’Arcahaie 14 maisons ont été détruites, 65 endommagées, 80 jardins dévastés avec plus de 48 têtes de bétail disparues ;
  • Dans la ville de Saint-Marc, plusieurs maisons ont été inondées et au moins 2 ponts lourdement affectés rendant la circulation très difficile ;
  • Dans la commune de Croix-des-Bouquets, les agents de la protection civile ont enregistré 3 décès, 350 maisons inondées et 35 autres détruites ;
  • Dans la commune de Cabaret, la protection civile a enregistré 25 maisons inondées et 3 autres détruites.

Selon le rapport de la saison, Haïti n’a pas eu un bilan avec zéro mort bien que le pays n’ait été affecté directement par un ouragan majeur. Cela prouve notre vulnérabilité par rapport aux phénomènes météorologiques.

Toutefois, un appel à la vigilance est requis puisque malgré la clôture de la saison cyclonique un faible risque reste et demeure car le pays peut être affecté par un phénomène météorologique en dehors de la période officielle. En ce sens, l’Alliance pour la Gestion des Risques et la Continuité des Activités (AGERCA) lance un appel à la vigilance afin d’inviter toute la population à rester informée des conditions météorologiques du pays pour éviter de continuer à compter des victimes.

Haiti – Prévision climatique saisonnière valable pour la période Nov-Déc-Janv 2022-2023

Contexte climatique globale

Dans le bassin Pacifique, des conditions de l’épisode la « Niňa » se sont toujours maintenues. De ce fait, il est toujours d’actualité. Il s’est un peu renforcé (– 0,9 °C, au lieu de – 0,8 °C le mois dernier). L’ENSO (oscillation El Niño) devrait conserver cette tendance jusqu’à la fin de l’année, avec un retour à la neutralité au début de l’année 2023. Ainsi, la probabilité que l’épisode La Niña se poursuive pendant la période de novembre à janvier est dans la fourchette de 86 %, selon la NOAA – Centre de Prévision du climat (CPC- Climate Prediction Center).

Dans l’océan Atlantique, comme le mois dernier, conserve le même scenario, les eaux équatoriales sont encore légèrement plus chaudes que d’ordinaire et les eaux marinant les Antilles resteraient conformes en température aux normales saisonnières. Les modèles de prévision sont en accord (Ils maintiennent l’évènement de la Niňa). De plus, les conséquences du phénomène « la Niňa » se traduit par une activité convective marquée au niveau de l’équateur.

On notera en altitude la présence de conditions favorables sur le pacifique Nord et le continent Nord-américain qui répercutent plus directement l’influence de la Niňa vers les caraïbes.

Impacts attendus sur les caraïbes

  • La transition entre la saison humide et la saison sèche devrait se caractériser par de fréquents jours de pluie. De plus, une forte activité cyclonique tropicale peut encore se développer jusqu’à la fin de l’année, en particulier sur la mer des Caraïbes.
  • Le réchauffement des températures de surface océanique (TSO) dans et autour des Caraïbes tend à contribuer à des températures de l’air plus élevées avec une humidité supérieure à la moyenne.
  • L’épisode de la Niňa fait pencher la balance vers plus de précipitations durant les mois à venir (Novembre-Décembre-Janvier, NDJ).

Prévision saisonnière de pluie –Tendance (Novembre-Décembre-Janvier 2022-23)

Les résultats des prévisions climatiques saisonnières des pluies font l’objet d’un consensus autour des produits des modèles de prévision, des observations sur l’état des océans et des connaissances actuelles sur le climat de la région. Cette prévision est une appréciation qualitative des quantités de pluies cumulées attendues au cours des mois de Novembre-Décembre- Janvier (NDJ).  En effet, selon les perspectives climatiques de la CariCOF, des totaux de précipitations devraient être légèrement plus arrosé que d’habitude dans la majeure partie des Antilles.

Quant à Haïti, la prévision devrait être présentée ainsi :

  • 40 % de probabilité que la quantité de pluie soit supérieure à la normale ;
  • 35 % de probabilité que la quantité de pluie soit la même que la normale ;
  • 25 % de probabilité que la quantité de pluie soit inférieure à la normale.

NB : Les perspectives de précipitations et de températures sont publiées sous la forme d’une carte, qui montre les régions où les précipitations, les températures prévues ont les mêmes probabilités d’être :

  • Supérieur à la normale (A) – dans le tiers le plus humide / le plus chaud de l’enregistrement historique,
  • proche de la normale (N) – dans le tiers moyen de l’historique, c’est-à-dire dans une fourchette appelée “habituelle”,
  • Inférieure à la normale (B) – dans le tiers le plus sec / le plus froid de l’historique.

Les températures nocturnes (min) et diurnes (max) pour le trimestre de Novembre à janvier devraient être proche de la normale ou légèrement inférieure à la normale dans de nombreuses zones antillaises dont Haïti. Ainsi, sur le territoire haïtien le stress thermique devrait être diminuer avec possibilité que certaines zones pourraient être un peu plus fraîches que d’habitude.

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Message pour la Journée mondiale de la Réduction des Risques de Catastrophe

Port-au-Prince, 13 octobre 2022 : Message de la Direction Générale de la Protection Civile à l’occasion de la Journée mondiale de la Réduction des Risques de Catastrophe

En 1989, l’Assemblée des Nations-Unies a désigné le 13 octobre comme la Journée internationale pour la réduction des risques de catastrophe afin de promouvoir une culture mondiale incluant la prévention, l’atténuation et la préparation. Depuis, pour informer le public sur la gestion des risques de catastrophe et mettre en évidence les progrès réalisés dans la réduction des risques et des pertes de vies, de moyens de subsistance et de santé dans le monde, un thème a été retenu par les partenaires travaillant dans ce domaine.

Pour 2022, le thème choisi est : ” accroître de manière significative la disponibilité et l’accès des populations aux systèmes d’alerte précoce multirisques et aux informations et évaluations des risques de catastrophes d’ici 2030 ″.  Ce dernier est plutôt tiré de l’objectif (G) intitulé : ” améliorer sensiblement l’accès des populations aux systèmes d’alerte précoce multirisques et aux informations et évaluations des risques de catastrophes d’ici 2030 “.

En ce qui concerne Haïti, le Système National de gestion des risques de désastres (SNGRD), malgré les multiples contraintes, n’est pas insensible à cette journée. D’ailleurs, trois (3)  des quatre axes stratégiques du Plan National de Gestion des Risques de désastres (PNGRD), qui est le document de référence par excellence du système, sont essentiellement axés sur la prévention.  

Haiti étant un pays à haut risque de catastrophe, le thème de cette année “alerte précoce” nous concerne directement. En effet, face aux multiples risques auxquels le pays est exposé, nous devons être en mesure d’encourager les personnes et les communautés vulnérables à agir de manière appropriée et en temps utile afin de réduire les risques de traumatismes, de décès et de dommages matériels et environnementaux. Dans cette optique, la direction générale de la Protection civile, en collaboration avec l’UHM, le SEMANAH, la CNIGS, la CNSA et la Banque mondiale, dans le cadre du Projet de gestion des risques et de résilience aux aléas climatiques (PGRAC), est sur le point de lancer le service d’alerte précoce multi-aléas (SAPMAH), Il s’agit d’un service national d’alerte précoce et de communication pour les événements hydro-climatiques, grâce auquel nous espérons que d’ici 2030, comme le préconise le cadre d’action de Sendai, nous réussirons à améliorer considérablement l’accès des populations aux systèmes d’alerte précoce multi-aléas et aux informations sur les risques de catastrophes et leur évaluation.

Ce service fera partie de l’arsenal du SNGRD pour faciliter une large connaissance des communautés des dangers et des vulnérabilités, étroitement liée à la capacité de préparation et de réponse et permettre la circulation des informations vitales et utiles en situation d’urgence.

La DGPC reste mobilisée dans les bons moments comme dans les périodes difficiles pour continuer a accompagner la population et tacher d’améliorer le cadre de la GRD en Haïti afin d’atteindre les objectifs fixés pour 2030.